L’analyse du plan existant révèle deux typologies spatiales distinctes : de grands volumes ouverts et de petits espaces hyper-cloisonnés, générant un déséquilibre dans la perception des lieux. Les espaces intimes se retrouvent confinés tandis que les zones communes peinent à offrir des repères d’appropriation. Pourtant, la structure existante présente une logique qui distingue déjà les espaces de jour, plus ouverts, des espaces de nuit, plus intimes, en cohérence avec l’orientation solaire de l’appartement. L’entrée, marquée par la courbe de l’escalier central, constitue une charnière reliant ces deux univers sans disposer d’une identité claire.
La restructuration propose une hiérarchisation spatiale réconciliant convivialité et intimité. Les espaces de nuit, placés aux extrémités, deviennent des sanctuaires de calme, accessibles par un parcours étiré. Les espaces de vie, en position centrale, jouent le rôle de transition et assurent l’indépendance des usages. La stratégie repose sur deux gestes architecturaux : conserver l’ouverture tout en instaurant des seuils subtils qui délimitent sans cloisonner, grâce à des jeux de lumière, de matières et de contrastes entre lignes et courbes. Enfin, l’entrée se transforme en point d’orgue du parcours spatial, animée par deux éléments-clés : le puits de lumière et l’escalier de la mezzanine, qui deviennent des marqueurs lumineux, sublimant la perception de cet espace charnière. Ce projet vise à créer des espaces ouverts et protecteurs, lumineux et intimes, où chaque usage trouve sa place au fil d’un parcours architectural harmonieux.