L’analyse de l’appartement met en évidence un cloisonnement rigide qui génère des espaces individualisés et des couloirs sans usage, limitant l’appropriation des lieux. Pourtant, la géométrie du bâtiment et l’orientation des façades permettent une lumière naturelle qui évolue tout au long de la journée, suivant la course du soleil. Une étude solaire approfondie révèle trois zones distinctes définies par les usages quotidiens et les degrés d’intimité, tout en mettant en lumière une entité centrale, moins éclairée, mais essentielle pour desservir l’ensemble de l’espace. La conception propose de respecter la structure porteuse et les ouvertures existantes, créant deux axes longitudinaux de transparence qui laissent la lumière circuler librement. Un dispositif de voilage filtre les regards et adoucit l’intimité, tout en diffusant subtilement la lumière dans les espaces plus reculés. La spatialisation s’organise autour d’une épaisseur fonctionnelle qui structure et sépare les zones intimes, intégrant rangements, dressings et passages secrets. Deux grands plans de travail longent l’appartement, offrant des surfaces polyvalentes pour cuisiner, créer ou exposer des objets. Les portes, peu nombreuses, renforcent la dynamique de l’espace : fermées, elles isolent les chambres ; ouvertes, elles prolongent les perspectives et laissent les derniers rayons du soleil atteindre le cœur de l’appartement. La lumière devient alors actrice du projet, jouant avec les matières, révélant les surfaces ou les estompant. Ce dialogue entre lumière naturelle et artificielle compose une atmosphère poétique, où chaque moment de la journée transforme l’expérience spatiale.